Ma mamie saucisse...

A mes amis saucisses...

Si, durant votre vie saussiflarde, vous aviez eu la chance de rencontrer Yvonne Reichen, 

ma mamie Nice, vous auriez probablement eu la chance unique de connaitre son amour

infini de la bonne chair. 

 

Vous disposant dans une assiette, elle vous aurait dévêtit de votre enveloppe blanche, 

vous faisant frémir en vous attrapant avec ses longs doigts agiles. 

Scrutés et reniflés, vous auriez sursauté de plaisir a l'arrivée des coups secs de fourchette. 

Vos pores fraichement ouverts et suitant quelques gouttes de votre chair fraiche, vous auriez 

patiemment attendu, attisé par les effluves chaudes du chou blanc barbotant dans son riesling, 

enlassant des grains entiers de poivre noir, caressant le lard fumé, et se couronnant d'une 

unique feuille de laurier fraichement cueillie du jardin. 

Enfin, elle vous aurez gentillement allongé sur le lit acide, fumé et sucré, et aurait refermé le 

couvercle de la cocotte pour vous laisser transpirer de bonheur en toute tranquilité.

A strange Dream is a Tautology and I Breath Water

I'm not waking up anymore. My dreams won't stop. Madame Night extends her fingers into my breakfast soup, juices or teas, and sucks them with her big mouth in front of my sleepy eyes. There's nothing I can do but watch her pointing at my inward, speechless as she caresses my tongue in circular loops. "Tell yourself the story again", she says, even though I haven't caught my breath or figured if it's Monday or Saturday yet. "I can't speak with you inside my mouth" I retort. Pause. She whispers: "Of course you can, turn up the low frequency amp and talk back to yourself. I don't need to hear you, I just watched you sleep." Barely breathing through my congested nostrils and my morning asthma, I oblige. I flip my third eye and re-run the run. The three acts, again. I derail for a bit, leaning on the left side of my bed-boat, to reach the morning sky, searching for air. Well, all I see is a beautiful cenotes, colored in deep green and blue tones, inhabited by a family of merpeople looking at me, through the most transparent liquid. What is that water? Because around it, on the road above from where I'm standing, everything is a grey/beige dryness, cracked stones and sticks of antique Bruxelles in ruins. Old Europe in future decay? My subconscious designing a neo-antique future, like they do in those sci-fi post-apocalyptic movies. What a strange dream... Splash! I'm inward again. My bedroom window is pushing me into the wet hole like a teen friend at the public pool. "No pushing!" Says the guard. Which guard? Too late, I like the jump anyway. 

Soupe de Vie

Email à trois de mes meilleurs amis, envoyé le 26 juillet 2011. Trois ans plus tard, je viens juste de remettre le couvert.

Soupe de Courge et Trompettes de la Mort au "Roi du Café" Puces de Saint-Ouen © Adele Jacques

Soupe de Courge et Trompettes de la Mort au "Roi du Café" Puces de Saint-Ouen © Adele Jacques

Les dernières pages de vieilles et pas si vielles histoires d'amour se tournent. Il y a toujours un autre chapitre, on a déjà lu le livre, les livres: ils appartiennent tous à la même collec, la collec des petits coeurs en joie et puis en peine. La vie roule sa bosse au soleil de Californie, vite-vite malgré la chaleur: je me sens courrir derrière ou pousser devant, mais en fait je suis vraiment dedans. Pourtant, je me sens seule. Dans un tourbillon d'évènements: chansons, rencontre, weekends, écrits, déjeuners, obstacles, chansons encore, amis, travail, travail, travail. Je continue. Je mixe le tout. On continue tous. 

Parfois j'ai envie de tout lâcher, de tout foutre en l'air, aller dans une petite cabane avec un vieux miroir et une chaise, un vase et une fleur des champs dedans, un coussin ou je m'assoie et je fais: RIEN. Je pense a Herman Hess, la montagne, la Suisse, je pense aux odeurs de lait qui traverse le beurre frais. En fait, je me sens comme dans un petit cliché, passionnée, à regarder la vie par la lorgnette des belles histoires. C'est ce qui crée la distance, le regard sur soi, sur la vie, mais cette même observation fait la création, logique.

L'histoire est rarement synchrone avec l'heure du levé et du couché du soleil. D'ailleurs à minuit, les histoires se transforment en citrouille, aussi simple qu'un gros légume, qu'il faut éplucher, couper et mettre dans la soupe. Pour nous rappeler, dans l'histoire, que tout ça n'était qu'une histoire? Souvent, j'ai l'impression que je mélange carrosse et coucourde. Yin and Yang se chamaillent, derrière, devant... Merde, les "YY" twins, show me the middle! 

Bon, je ne sais pas ce que je vous raconte, la boule de neige d'été est partie en sucette, Fulguro --- Point!!! La petite histoire du jour: je suis allée sur la page de P. pour le "unfriend" après maintes hésitations.... F...ing FB ... et il est maintenant "in a relationship" avec la femme avec qui il ne dormait plus. Toutes les petites cases s'alignent bien, et la vérité est qu'il a bien fait. Bien fait pour moi aussi! Je lui avais dit de le faire. J'espère que c'est un acte du coeur, car cette femme est là et elle l'aime. 

Moi, j'étais pas encore guérie et mon héroïsme de pacotille -- to "unfriend" him -- n'est finalement qu'un dés de courgette dans la soupe a mémène. 

Là, je veux partir de L.A. et vous faire des câlins. I miss you.